i die everytime you walk away. don't leave me alone with me, see, i'm afraid of the darkness and my demons and the voices, saying nothing's gonna be ok. i feel it in my heart, soul, mind that i'm losing.

Aaron était debout, pieds nus dans le sable, juste au bord de l'eau. Les mains dans les poches, le regard fixé sur l'horizon, il pensait au nombre de fois qu'il s'était rendu sur cette plage avec son frère. Un jour, Isaac lui avait dit qu'il rêvait de prendre la mer, naviguer sur les océans et partir à la découverte de contrées lointaines. Partir, Aaron aurait voulu le faire aussi, quelques fois. Plus encore depuis ces six derniers mois. Bien qu'il ne s'en rendait plus vraiment compte, il souffrait toujours de la disparition de son frère et celle de son père n'avait fait que raviver son chagrin. De sa famille, il ne lui restait plus que sa mère qui ne le reconnaissait cependant presque plus lorsqu'il lui rendait visite. C'était sa façon à elle de se détacher de sa tristesse. Elle se noyait dans l'alcool et les médicaments qu'elle arrivait tant bien que mal à se fournir. Oui, il aurait voulu partir très loin d'ici. Sa mère ne s'en serait même pas rendue compte. Mais il ne pouvait pas, à cause de la malédiction. Son frère l'avait appris à ses dépends. Malédiction dont il commençait à douter de la véracité mais à laquelle il ne pouvait cependant s'empêcher de penser. Et puis, il ne pouvait pas partir sans Trish. Sa meilleure amie de toujours, son pilier, le phare qui le guidait les jours où, pris dans la tempête de ses tourments, il n'arrivait plus à retrouver son chemin. C'était d'ailleurs elle qu'il attendait. Il avait besoin de lui parler au calme. La plage était assez déserte, ce qui arrangeait plutôt pas mal Aaron. Ils pourraient ainsi discuter librement, bien qu'il n'était pas certain d'être vraiment prêt à le faire. Du moins, il ne se sentait pas prêt à parler de tout avec Trish. Pas encore. Même si il savait que c'était inévitable. Aaron jeta un œil à sa montre, il était presque neuf heures du matin, heure à laquelle il avait donné rendez-vous à sa meilleure amie. La veille au soir, il lui avait laissé un mot dans sa boîte aux lettres. Il aurait très bien pu tout simplement sonner à sa porte et lui proposer un rendez-vous pour le matin suivant mais il avait finalement choisi de lui laisser un message lui demandant de le retrouver à neuf heures à la plage. Cet endroit, cette vue l'apaisaient et lui donnaient du courage. Il avait l'impression qu'Isaac était avec lui et cela le rendait plus fort, comme ça avait toujours été le cas lorsque son frère était encore vivant. Oui, décidément, si il fallait qu'ils parlent de choses sérieuses, c'était l'endroit idéal.